La sinologie … tendre vers O par la face Est
Jean-Paul Matot
Dans Vivre de paysage (Gallimard 2014), le philosophe et sinologue François Jullien1 met en exergue la vision chinoise d’un sujet non séparable de son environnement, sous-tendue par l’unicen action dans l’univers, dont les fluctuations et les transformations déterminent l’ensemble des formes de la nature dont l’homme fait partie. La langue chinoise exprime le concept de paysage en disant « montagne(s)-eau(x) » (shan shui) ou « montagne(s)-rivière(s) » (shan chuan), c’est-à-dire en termes de corrélation entre opposés, entre lesquels « du monde », incluant l’humain, se déploie. Il n’y a pas un sujet décrivant un paysage comme objet, comme l’a posée la peinture de paysage à partir de la Renaissance, jusqu’à Cézanne. […]