Éditorial
La séduction… L’argument nous l’annonce, le concept est porteur d’une polysémie qui implique de spécifier l’acception selon laquelle il est utilisé. La psychanalyse ne fait pas exception à la règle, elle qui, on s’en souviendra, accorda une place essentielle à la séduction, associée à la naissance même de la psychanalyse. Cette séduction des origines, fauteuse de scandales en son temps, se spécifiait par son caractère sexuel. C’est elle qui fut pour Freud l’initiatrice de l’élaboration de la théorie de la sexualité infantile à laquelle la séduction sexualisée reste attachée, colorant la qualité du transfert. L’analyse de la sexualité infantile servit longtemps de référence essentielle à la pratique analytique. Interroger le destin de la séduction, séduction sexuelle dans sa spécification psychanalytique, se trouve dès lors couplée au destin de la sexualité infantile dans la pensée psychanalytique de l’époque. […]