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La Flûte Enchantée, mise en scène par Romeo Castellucci

29.11.2018

Le Théâtre de la Monnaie joue actuellement une Flûte Enchantée mise en scène par Roméo Castellucci, qui avait déjà proposé, les années précédentes, un très beau Parsifal de Wagner, et une interprétation discutée de l’Orphée et Eurydice de Glück, où le spectateur entrait dans l’intimité d’une jeune femme atteinte d’un « locked-in syndrome » hospitalisée dans un centre neurologique (cf. mon éditorial du n°66 de la Revue Belge de Psychanalyse, 2015).

Castellucci récidive avec sa Flûte, en composant, après un premier acte relativement « classique » dans sa mise en scène – mis à part l’élimination de la plupart des récitatifs – un deuxième acte autour de deux groupes de cinq femmes et de cinq hommes, les premières atteintes de cécités liées à des affections neurologiques, les seconds « grands brûlés » à la suite d’accidents impliquant des objets techniques (accidents domestiques, de roulage, de travail).

L’interprétation de Castellucci a suscité beaucoup de controverses, d’interviews et de débats, auxquels on peut accéder sur le web, notamment du fait de la place que la RTBf a donnée à cet évènement artistique : interview de Castellucci (https://www.rtbf.be/auvio/detail_romeo-castellucci-et-la-flute-enchantee?id=2401553), diffusion de l’opéra en direct le jeudi 27 septembre, présentation par Camille De Rijck https://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_moment-musical-la-flute-enchantee-de-romeo-castellucci?id=10023090), débat via Facebook (https://www.rtbf.be/auvio/emissions/detail_la-flute-enchantee?id=13401), etc.

Certains déplorent la « trahison » de Mozart, d’autres se réjouissent d’un acte créateur transgressif qui renouvelle et enrichit la transmission et la place d’une œuvre majeure dans la culture.

Destructivité, créativité, c’est bien à ce niveau qu’il me semble intéressant d’envisager la question.

En « vivant » cette Flûte, j’ai eu le sentiment que Castellucci détruisait l’opéra de Mozart : la fluidité en est brisée, les airs les plus connus étant comme insérés dans un déroulement narratif très dense qui les réduit à des sortes d’ « intermèdes » musicaux auxquels le spectateur peut tenter de se raccrocher. Surtout, l’omniprésence d’une clinique du traumatisme somato-psychique fait perdre à la création musicale de Mozart la magie par laquelle le compositeur, malade, abandonné par sa femme, à quelques mois de sa mort (il décède trois semaines après la première représentation), a pu faire aboutir un extraordinaire mouvement de sublimation artistique (cf. l’article de Jean-Pierre Vidit : Créativité, vie créative, soumission et quête de soi. A propos de la Flûte enchantée de W.A. Mozart, RBP, 2015, n°66).

Cette destruction semble être, pour Castellucci, la condition d’une interprétation dont il entend faire la création d’une œuvre personnelle.

A partir de l’opposition manifeste jour-raison (Sarastro) – nuit-passion (la Reine de la Nuit), et de l’enjeu pour la génération des enfants de se libérer des emprises paternelle et maternelle, Castellucci se centre sur le potentiel traumatique de la lumière, traumatisme « froid » de la perte de la vue par une atteinte corporelle du côté de la malédiction maternelle (Pamina), traumatisme « chaud » du corps brûlé à vif par les « accidents » des techniques rendues possibles par les progrès scientifiques (Tamino).

Ceci étant posé, il reste à Castellucci la tâche immense de trouver à remplacer la sublimation mozartienne – dépouillée de sa magie, ou plumée, diront certains – par une issue créatrice suffisamment forte pour offrir une issue au désastre du trauma.

Y réussit-il ? C’est à chacun d’en juger, ou plutôt de le ressentir.

Il m’a semblé que la sobriété des narrations, certes traumatiques, a constitué un premier temps à partir duquel l’identification à la souffrance, mais aussi à la force de vie de l’autre, parvenait à se faufiler entre horreur et pitié. Et puis, il y ce moment, que j’ai ressenti avec émotion, où, par couple, ces femmes non voyantes touchaient et caressaient les visages et les torses de ces hommes brûlés qui les regardaient, soulignant la nature même du chemin de la symbolisation anti-traumatique telle que la conçoit la psychanalyse actuelle, passant, nécessairement, par l’autre : se voir, ce n’est pas voir, c’est être vu, et recevoir ce que cet autre voit de soi ; se sentir, ce n’est pas sentir, c’est être senti, et recevoir ce que cet autre sent de soi. C’est la condition pour que, à partir du traumatisme, un soi apparemment détruit puisse renaître du magma de la régression somato-psychique, scène également figurée avec une belle intensité plastique par Castellucci.

Quoiqu’il en soit, voici en tout cas un message qui ne manque pas d’actualité et de pertinence, à l’heure où les droites xénophobes au pouvoir dans la plupart des pays européens aveuglent nos démocraties et laissent se consumer notre environnement …

 

A voir à ce propos: Antonio Cuenca Ruiz, dramaturge à la Monnaie, dévoile la trame de

« Die Zauberflöte »:

 

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La Flûte Enchantée, mise en scène par Romeo Castellucci

Le Théâtre de la Monnaie joue actuellement une Flûte Enchantée mise en scène par Roméo Castellucci, qui avait déjà proposé, les années précédentes, un très beau Parsifal de Wagner, et une interprétation discutée de l’Orphée et Eurydice de Glück, où le spectateur entrait dans l’intimité d’une jeune femme atteinte d’un « locked-in syndrome » hospitalisée dans un centre neurologique (cf. mon éditorial du n°66 de la Revue Belge de Psychanalyse, 2015).

Castellucci récidive avec sa Flûte, en composant, après un premier acte relativement « classique » dans sa mise en scène – mis à part l’élimination de la plupart des récitatifs – un deuxième acte autour de deux groupes de cinq femmes et de cinq hommes, les premières atteintes de cécités liées à des affections neurologiques, les seconds « grands brûlés » à la suite d’accidents impliquant des objets techniques (accidents domestiques, de roulage, de travail).

L’interprétation de Castellucci a suscité beaucoup de controverses, d’interviews et de débats, auxquels on peut accéder sur le web, notamment du fait de la place que la RTBf a donnée à cet évènement artistique : interview de Castellucci (https://www.rtbf.be/auvio/detail_romeo-castellucci-et-la-flute-enchantee?id=2401553), diffusion de l’opéra en direct le jeudi 27 septembre, présentation par Camille De Rijck https://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_moment-musical-la-flute-enchantee-de-romeo-castellucci?id=10023090), débat via Facebook (https://www.rtbf.be/auvio/emissions/detail_la-flute-enchantee?id=13401), etc.

Certains déplorent la « trahison » de Mozart, d’autres se réjouissent d’un acte créateur transgressif qui renouvelle et enrichit la transmission et la place d’une œuvre majeure dans la culture.

Destructivité, créativité, c’est bien à ce niveau qu’il me semble intéressant d’envisager la question.

En « vivant » cette Flûte, j’ai eu le sentiment que Castellucci détruisait l’opéra de Mozart : la fluidité en est brisée, les airs les plus connus étant comme insérés dans un déroulement narratif très dense qui les réduit à des sortes d’ « intermèdes » musicaux auxquels le spectateur peut tenter de se raccrocher. Surtout, l’omniprésence d’une clinique du traumatisme somato-psychique fait perdre à la création musicale de Mozart la magie par laquelle le compositeur, malade, abandonné par sa femme, à quelques mois de sa mort (il décède trois semaines après la première représentation), a pu faire aboutir un extraordinaire mouvement de sublimation artistique (cf. l’article de Jean-Pierre Vidit : Créativité, vie créative, soumission et quête de soi. A propos de la Flûte enchantée de W.A. Mozart, RBP, 2015, n°66).

Cette destruction semble être, pour Castellucci, la condition d’une interprétation dont il entend faire la création d’une œuvre personnelle.

A partir de l’opposition manifeste jour-raison (Sarastro) – nuit-passion (la Reine de la Nuit), et de l’enjeu pour la génération des enfants de se libérer des emprises paternelle et maternelle, Castellucci se centre sur le potentiel traumatique de la lumière, traumatisme « froid » de la perte de la vue par une atteinte corporelle du côté de la malédiction maternelle (Pamina), traumatisme « chaud » du corps brûlé à vif par les « accidents » des techniques rendues possibles par les progrès scientifiques (Tamino).

Ceci étant posé, il reste à Castellucci la tâche immense de trouver à remplacer la sublimation mozartienne – dépouillée de sa magie, ou plumée, diront certains – par une issue créatrice suffisamment forte pour offrir une issue au désastre du trauma.

Y réussit-il ? C’est à chacun d’en juger, ou plutôt de le ressentir.

Il m’a semblé que la sobriété des narrations, certes traumatiques, a constitué un premier temps à partir duquel l’identification à la souffrance, mais aussi à la force de vie de l’autre, parvenait à se faufiler entre horreur et pitié. Et puis, il y ce moment, que j’ai ressenti avec émotion, où, par couple, ces femmes non voyantes touchaient et caressaient les visages et les torses de ces hommes brûlés qui les regardaient, soulignant la nature même du chemin de la symbolisation anti-traumatique telle que la conçoit la psychanalyse actuelle, passant, nécessairement, par l’autre : se voir, ce n’est pas voir, c’est être vu, et recevoir ce que cet autre voit de soi ; se sentir, ce n’est pas sentir, c’est être senti, et recevoir ce que cet autre sent de soi. C’est la condition pour que, à partir du traumatisme, un soi apparemment détruit puisse renaître du magma de la régression somato-psychique, scène également figurée avec une belle intensité plastique par Castellucci.

Quoiqu’il en soit, voici en tout cas un message qui ne manque pas d’actualité et de pertinence, à l’heure où les droites xénophobes au pouvoir dans la plupart des pays européens aveuglent nos démocraties et laissent se consumer notre environnement …

 

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Remise du prix Maurice Haber 2018

26.11.2018

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Et aujourd’hui…

14.11.2018

La psychanalyse actuelle est devenue bien plus complexe et bien plus riche qu’à ses débuts. En effet, non seulement elle se fonde sur plus d’un siècle de recherche théorique, mais elle ne peut plus faire actuellement l’économie du débat sociétal.
Au cours du XXième siècle, l’intérêt pour l’individu et toute sa vie psychique va prendre une place importante dans la psychiatrie, la médecine, l’enseignement, l’anthropologie, l’histoire, la sociologie, et la plupart des domaines culturels.
La signification de l’origine, de la croissance et du développement personnels, mais aussi les conséquences du trauma sur ceux-ci sont devenues des valeurs fondamentales. Ces notions ont été approfondies différemment selon les orientations des diverses sciences humaines et il semble donc important à l’heure actuelle de poursuivre un dialogue interdisciplinaire où le language et le cadre de référence de chacunes est mis à l’épreuve.

Les développements de la société contemporaine, qui sont peut-être bien plus rapides que ce que permet le rythme de l’assimilation psychique, obligent la psychanalyse à s’intéresser également aux changements technologiques, écologiques et économiques. L’humain demeure plus que jamais au centre des préoccupations des psychanalystes d’aujourd’hui et la manière dont ces évolutions impactent son vécu psychique fait partie intégrante du traitement. Bien que les questions posées actuellement à la psychanalyse soient assez différentes de celles de ses débuts, celle-ci veille toujours à l’installation d’un cadre, dans lequel un espace psychique puisse se déployer, être pensé, senti et vécu. A cet effet, en plus de la cure classique sur divan, d’autres pratiques analytiques ont été développées et sont pratiquées par la plupart des praticiens.

L’approche psychanalytique a pris une place importante dans le champ du soin psychique mais elle se pose aujourd’hui beaucoup de questions sur l’exigence actuelle de réponses et solutions immédiates.

Tout comme aux débuts de la psychanalyse, devenir analyste aujourd’hui demeure très exigeant puisque la méthode de formation passe par une analyse personnelle, expérience de traitement authentique qui prend du temps et demande un engagement à part entière. A côté de cela, un regard très large doit être porté sur les thématiques de société et la psychanalyse ne peut plus s’exercer uniquement au sein du cabinet.

Les nouvelles idées théoriques qui ont développé l’enseignement de Freud ont en même temps frayé un passage permettant de traiter la psychopathologie actuelle. Ce renouveau théorique était déjà contenu dans les textes et concepts de départ mais il n’a pu que se développer davantage. Pensons en cela à la littérature analytique actuelle traitant des affections psychosomatiques, de la guerre et du trauma, du genre et de la sexualité, de la souffrance liée au travail, etc. qui sont aujourd’hui mieux compris et font partie intégrante du travail thérapeutique du psychanalyste.

Quelques auteurs post-freudiens qui ont laissé une trace importante dans le champ de pensée psychanalytique de notre Société Belge de Psychanalyse sont notamment: Mélanie Klein, Wilfred Bion, Donald Winnicott, André Green, René Roussillon, René Kaës, Joyce Mac Dougall, Donald Meltzer, Piera Aulagnier, Jean Laplanche, Christophe Dejours, etc., représentants de la littérature psychanalytique française et anglo-saxonne.

Le climat politique du début du XXIième siècle met d’autres priorités à l’organisation et la philosophie du soin en santé mentale que celles que préconise la psychanalyse: c’est ainsi que sont utilisés davantage de paramètres quantitatifs, normatifs et opérationnels pour développer un mode de traitement normé de la souffrance psychique.

Ceux-ci ne sont pas conçus pour accorder le temps nécessaire au déroulement d’un processus et à l’intégration psychique d’expériences de vie douloureuses, là où ceux-ci sont toujours déterminés par la logique inconsciente et intemporelle de chaque individu.

Les soignants actuellement impliqués dans la santé mentale, se retrouvent ainsi souvent pris dans une situation paradoxale qui ne les aide pas à porter un soin psychique de qualité.

Tout comme dans les années qui en ont suivi la découverte, la psychanalyse et ses diverses formes de pratiques ont-elle donc encore à l’heure actuelle un important rôle à jouer dans la défense du droit à un traitement correct de la souffrance psychique et plus généralement dans la participation à la discussion concernant l’individu dans son environnement sociétal.

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En vandaag…

12.11.2018

De psychoanalyse is vandaag  complexer en rijker geworden. Niet alleen kan ze terugblikken op meer dan 120 jaar theoretische verdieping. Ze is ook niet meer weg te denken uit het maatschappelijk debat. In de loop van de twintigste eeuw is het individu en zijn psychisch leven een belangrijke plaats gaan innemen in de psychiatrie, de geneeskunde meer in het algemeen, het onderwijs, de antropologie, de geschiedschrijving, de sociologie  en de meeste  culturele expressievormen. De betekenis van oorsprong, van persoonlijke groei en ontwikkeling alsook het effect van trauma hierop zijn vaste waarden geworden. Deze inzichten hebben verschillende vormen aangenomen binnen de wetenschappelijke richtingen die de mens bestuderen.  Derhalve lijkt het belangrijk een interdisciplinaire dialoog na te streven waarbij ieders taal en denkkader getoetst wordt.

De huidige maatschappelijke ontwikkelingen die misschien wel een grotere vaart kennen dan het tempo van de psychische verwerking toelaat, verplichten de psychoanalyse ook belangstelling te tonen voor technologische, ecologische en economische veranderingen. De mens  blijft immers ook voor de psychoanalytici van vandaag centraal staan en de wijze waarop deze evoluties een impact hebben op zijn psychische beleving maakt vaak een belangrijk deel uit van de behandeling. Hoewel de vragen die vandaag aan de psychoanalyse gesteld worden niet meer dezelfde zijn als deze in de beginjaren, wordt er ook nu steeds gezocht naar het bewerken van een psychische ruimte, een kader waarbinnen gedacht, gevoeld en geleefd kan worden. Daartoe werden andere analytische praktijkvormen ontwikkeld die, naast de klassieke kuur op de divan, door vrijwel alle psychoanalytici worden beoefend. De psychoanalytische benadering heeft een niet meer weg te denken plaats verworven in het veld van de geestelijke gezondheidszorg al roept ze ook veel vragen op in de huidige tijdsgeest van onmiddellijke antwoorden en oplossingen.

Net zoals in het begin van de psychoanalyse, is ook vandaag psychoanalyticus worden  een uitdaging daar de behandelwijze waarin men gevormd wordt een eigen, authentieke analyse-ervaring veronderstelt.  Deze vraagt immers tijd en inzet. Daarnaast is een open blik op maatschappelijke thema’s die nu aan de orde zijn vereist en kan psychoanalyse niet meer alleen in de spreekkamer beoefend worden. De nieuwere theoretische inzichten die de leer van Freud verder brachten hebben tegelijk de weg gebaand om de hedendaagse psychopathologie te kunnen behandelen. Deze theoretische vernieuwingen waren reeds vervat in de vroege teksten en conceptualisaties, maar ze hebben zich door de tijd heen meer kunnen ontplooien. Denken we maar aan de huidige literatuur betreffende psychosomatische aandoeningen, oorlog en trauma, gender en seksualiteit, arbeid gebonden psychisch lijden enz. die vandaag beter begrepen worden en deel uitmaken van het therapeutisch werk van de psychoanalyticus.

Enkele post-Freudiaanse auteurs die een belangrijke stempel hebben gedrukt op het psychoanalytische gedachtegoed van onze Belgische Vereniging voor Psychoanalyse zijn onder meer: Melanie Klein, Wilfred Bion, Donald Winnicott, André Green, René Roussillon, René Kaës, Joyce MacDougall, Donald Meltzer, Piera Aulagnier, Jean Laplanche, Christophe Dejours,…vertegenwoordigers uit de Franse en de Angelsaksische psychoanalytische literatuur.

Het politieke klimaat aan het begin van de eenentwintigste eeuw stelt andere prioriteiten aan de  organisatie en filosofie van de geestelijke gezondheidszorg dan deze die de psychoanalyse vooropstelt: zo worden meer kwantitatieve, normatieve en operationele parameters gehanteerd om een ideaal behandelmodel van psychisch lijden te ontwikkelen. Deze zijn vaak niet geschikt om de tijd te garanderen die nodig is voor verwerking en psychische integratie van pijnlijke levenservaringen, daar deze steeds ook door de onbewuste en tijdloze logica van elk individu bepaald worden.

Hulpverleners, vandaag werkzaam in de geestelijke gezondheidszorg, zijn zodoende vaak gevat in een paradoxale situatie die het hen niet gemakkelijk maakt de vereiste psychische hulp te bieden.

Derhalve hebben de psychoanalyse en haar praktijkvormen nét zoals in de beginjaren na haar ontdekking ook vandaag een belangrijke rol te spelen in het verdedigen van het recht op een gepaste behandeling van psychisch lijden en meer algemeen in het deelnemen aan beschouwingen over het individu in zijn maatschappelijke context.

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De post-bionianen

Bion heeft een ware paradigmatische omwenteling teweeggebracht in de psychoanalyse waarvan de omvang pas recent begrepen wordt. Dankzij Bions bijdrage is de psychoanalyse erop gericht de patiënt zichzelf te laten worden zodat hij zich kan engageren in een dialectiek tussen de eigen subjectiviteit en openheid voor het vreemde van de ander. Dit brengt emotionele turbulentie teweeg die, mits ze erkend, geaccepteerd en verdragen wordt, zal leiden tot verandering. Psychische verandering gaat onvermijdelijk gepaard met een gevoel van dreiging, vooral wanneer contact met de waarheid tot stand komt. Bion daagt de illusies van de analysant uit, hij verstoort en schudt wakker, zodat de analysant verplicht wordt na te denken ,ook als hij in de ban is van heftige emoties. Het gaat technisch gezien niet om het begrijpen van psychische inhouden zoals gedachten, gevoelens en dromen, maar wel om het verder ontwikkelen ervan. Zo kan er expansie optreden van het vermogen om gedachten en emoties te bevatten. Dit vormt de basis van psychische groei. Dit veronderstelt van de analyticus geduld, negatieve bekwaamheid en langdurig kunnen verkeren in een toestand van onzekerheid en twijfel erop vertrouwend dat uit het duistere en vormloze nieuwe betekenis zal oplichten.

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