La formation

70 ans de la SBP Histoire

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De tous temps, la Société Belge de Psychanalyse a accordé une importance particulière à la formation des candidats qui s’adressent à elle pour devenir analyste. C’est à la Commission d’Enseignement que revient la tâche de penser cette formation. A l’heure où la psychanalyse connaît des critiques, voire des attaques généralisées, où certaines utilisations faites en son nom conduisent à des dérives regrettables, il nous importe de sauvegarder la qualité d’une formation qui assure la rigueur et l’éthique des praticiens psychanalystes reconnus par la Société Belge de Psychanalyse.

Une première étape dans les attributions de la Commission d’Enseignement consiste en l’évaluation des postulants à la formation. De façon très schématique, cette évaluation se fait par des rencontres avec quatre formateurs au cours de deux «tournées» successives. Les formateurs s’emploient à évaluer les qualités de personnalité des postulants susceptibles de favoriser un apprentissage du métier d’analyste mais aussi d’éviter à certains de s’engager dans une entreprise dont tout laisse supposer qu’elle ne leur convient pas.

Une fois accepté à la formation, le candidat s’engage dans un cursus exigeant. J’en résume le parcours. L’analyse personnelle approfondie assure le fondement de l’identité d’analyste. Cette expérience personnelle est complétée par un apprentissage du métier d’analyste à travers un «enseignement» structuré : trois ans de séminaires théorico-cliniques et deux supervisions hebdomadaires de cures analytiques.

Nous n’ignorons pas la situation précaire de la psychanalyse aujourd’hui dans un environnement culturel dont les impératifs de consommation, «tout, tout de suite» et les modes de communication battent en brèche les référents propres à sa pratique. L’approche psychanalytique privilégie en effet une relation thérapeutique fondée sur le partage d’une pensée incarnée. Elle se déploie selon une temporalité susceptible de promouvoir un remaniement profond du fonctionnement psychique.

Malgré les contraintes de la formation, des professionnels de la santé continuent à s’adresser à nous pour approfondir leur approche du fonctionnement psychique et affiner les outils qui les aident dans leur tâche psychothérapeutique. Dans ce contexte nous voulons garder vivante une formation qui permette aux candidats de rencontrer pleinement l’essence de la psychanalyse. Nous pensons que la transmission que nous assurons permet que ne se dilue pas la spécificité de la pensée psychanalytique héritière de la rigueur freudienne.

Pensée psychanalytique dont nous pensons aussi qu’elle soutient les applications à d’autres situations que le légendaire «divan/fauteuil», même s’il garde toute sa pertinence.  Aujourd’hui, les analystes sont aussi sur le terrain, soucieux d’appliquer leurs connaissances dans la multiplicité des domaines propres à la santé mentale. Il m’est évidemment impossible de mentionner ici la diversité des domaines où les analystes apportent leur participation. Mais il m’importe d’insister sur l’importance qu’accorde la Société Belge de Psychanalyse à cette forme de présence de ses membres dans le monde de la santé mentale actuel.

Jacqueline Godfrind