Séminaire italien 2 : Laura Ambrosiano, Entre indifférenciation et subjectivation, 17 mars 2023

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Résumé :

Indifférencié-différencié sont des notions fondamentales pour la psychanalyse et pour la mentalité diffuse ; la culture diffuse, à chaque moment historique, met un accent particulier sur l’un ou l’autre des deux pôles de ce continuum, privilégiant, tantôt le lien social, tantôt la subjectivation. Nous, les psychanalystes, avons également tendance à placer ces deux notions dans une sorte de hiérarchie (régression-développement, primaire-secondaire) qui réduit la richesse d’un fonctionnement psychique différent mais complémentaire. J’utilise le terme ” indifférencié ” pour indiquer le territoire dans lequel l’investissement dans la subjectivation est suspendu, les frontières entre le sujet et l’objet sont vagues, floues, parfois absentes. Mon hypothèse est qu’il s’agit d’un style de relation avec l’objet, et non d’un évitement de celui-ci, j’imagine en effet qu’une bonne résonance indifférenciée offre la base d’une nouvelle éthique. Les deux tensions à l’indifférenciation et à la subjectivation sont la chaîne et la trame de la croissance : leur imbrication initie et construit le développement de l’individu et l’investissement dans la communauté. Si cette imbrication est affaiblie, chaque fonctionnement peut donner lieu à des dérives pathologiques : le sujet de la performance, l’un, le conformisme du groupe, l’autre, un arrêt dans le sadomasochisme, une difficulté à affronter les limites et le travail de deuil.