Quelques implications cliniques de l’oeuvre de Mélanie Klein

Segal, Ana

1983-04-01

Traductions

Résumé

La thèse de cet article est que le travail de Klein sur les relations objectales précoces jette une lumière significative sur le narcissisme. Selon le point de vue de l'auteur, la structure narcissique est l'expression de la défense contre la pulsion de mort et l'envie. La pulsion de vie inclut l'amour du self, mais cet amour ne s'oppose pas à l'établissement d'une relation d'amour avec un objet. Aimer la vie signifie s'aimer soi-même et l'objet donnant la vie. Dans le narcissisme, les relations donnant la vie et un sain amour de soi sont également attaquées.

Deux exemples sont donnés. Le patient M., aux traits psychotiques prononcés, illustre la nature autodestructrice du narcissisme. Chez le patient F., ayant une structure narcissique de caractère, l'auteur décrit l'émergence hors d'un état narcissique. Dans cet état, le patient vit le fantasme d'être à l'intérieur d'un objet qu'il contrôle et auquel il s'identifie projectivement. Cet objet est tout à la fois idéalisé et détérioré. Tous les sentiments négatifs sont projetés à l'extérieur, ce qui suscite la persécution. Celle-ci est souvent déniée. Cette structure repose sur le déni, le clivage, l'idéalisation et l'identification projective. L'analyse des relations objectales et angoisses sous-jacentes conduit à sortir d'un tel état. Ceci le confronte à sa dépendance au bon objet et mobilise son envie. L'analyse soutenue des fluctuations entre sa fuite vers une structure narcissique et sa confrontation à l'amour et l'envie, lui permet graduellement de mieux affronter la position dépressive et de reprendre confiance en un bon objet et sa propre capacité d'aimer.