Les quatre volumes dont le dernier vient de paraître consacrés aux minutes de la Société Psychanalytique de Vienne constituent une somme inestimable concernant le développement de la psychanalyse pendant les années héroïques, de 1906 à 1918. Otto Rank rédigea les procès-verbaux de ces fameuses soirées du mercredi soir où se réunissaient Freud et son petit cercle d'initiés (une petite vingtaine de membres). Ces documents constituent le fondement historique du développement du mouvement psychanalytique, mais ils sont aussi des portraits des premiers psychanalystes et surtout, ils reflètent le grouillement d'idées, de réflexions et d'associations qui faisaient la vivance de ce petit groupe, par ailleurs prêt à se déchirer à propos de la moindre rivalité.
Michel Schneider, dans ce dernier volume, y contribue d'une préface générale situant l'importance de ce document.
Quelques phrases relevées à la lecture, mieux que tout résumé peuvent donner le ton de ces archives :
– .. chez l'enfant la formation du symbole s'effectue généralement par le biais de l'impression de mouvement (Freud).
– l'acte masturbatoire remplace le fantasme (Tausk).
– le sentiment de culpabilité n'est rien d'autre qu'une angoisse qui est psychiquement liée (coll.)
– l'homosexualité est la force motrice la plus profonde de la névrose (Dattner)
– l'enfant se comporte comme un patient : dans un transfert négatif, il n'entend rien de ce qu'on lui dit (Freud).
Un index général conclut ce quatrième tome. Constitué de façon thématique, il est un important outil de travail pour quiconque cherche à retrouver le contexte des écrits de Freud et de ses premiers disciples.
