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Bulletin d’information Juillet 2023

15.09.2023

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Wat de tijd ons kan leren

06.09.2023

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L’enveloppe psychique

21.08.2023

L‘enveloppe psychique. Souffrance, psychopathologie et associativité

Sous la direction de Denis Mellier,

Paris, Dunod, 2023, 235 pages

 

Voici un livre collectif qui répond pleinement à l’attente des professionnels du soin – pas seulement psychique, mais également somatique et social –, ainsi que de chercheurs dans des domaines allant de la biologie à l’économie, de voir des psychanalystes prendre au sérieux les enjeux que présente l’Anthropocène pour la psychanalyse. C’est suffisamment rare encore, en particulier dans le champ de la psychanalyse francophone, pour être remarqué. Prendre au sérieux, c’est-à-dire assumer pleinement le fait que, si la psychanalyse dispose d’un riche terreau de théories très diverses, celui-ci demande à être profondément remis au travail pour être en mesure de contribuer utilement à la grande refondation anthropologique qu’appellent les transformations géophysiques du « système-Terre » dont l’Anthropocène est le nom.

C’est explicitement le propos de Denis Mellier, qui a dirigé la rédaction de cet ouvrage à la suite du colloque international Enveloppes psychiques, nouvelles conceptualisations et évolutions sociétales qu’il avait organisé en novembre 2021 à l’Université de Franche-Comté.

Je ne ferai ici que présenter brièvement un ouvrage qui réalise un effort authentique pour ouvrir, à partir d’un champ conceptuel particulièrement fécond de la psychanalyse,  une réflexion large sur la nature de l’humain, susceptible de soutenir l’émergence de nouvelles formes, non seulement de soin, mais surtout d’existence.

Je soulèverai  ensuite quelques questions, qui orientent mon abord des différentes dimensions de l’ouvrage.

Le titre, tout d’abord : L’enveloppe psychique, au singulier. Mellier est bien au fait que ce dont il est question ici est pluriel, mais le choix du singulier vise à se centrer sur le concept, ce qui le caractérise et le constitue.

Le sujet, ensuite : le concept d’enveloppe vise à aborder la dynamique des processus et l’organisation des fonctions à travers lesquelles l’être humain peut prendre forme sur cet arrière-fond qu’est « l’enveloppe terre ».

L’objectif enfin : face à ce que j’ai appelé le « décontenancement de l’humain », « il devient urgent, écrit Mellier, de considérer, sur la base d’un travail psychanalytique, comment articuler effectivement différents niveaux de détermination, pour un sujet, pour ses liens et pour les ensembles auxquels il participe plus ou moins directement » ; et de soutenir ainsi le travail de « toutes les équipes pluridisciplinaires qui cherchent des solutions face au découragement, à la perte de sens et à l’impuissance ».

Denis Mellier a organisé le livre en trois parties : la première rappelle l’œuvre des trois grands pionniers qui ont donné corps et vie, dans la psychanalyse francophone, au concept d’enveloppe : Didier Anzieu, René Kaës, Didier Houzel. Œuvre ouverte, où, « de manière inattendue » écrit Mellier, « l’enveloppe psychique rassemble des mondes différents qui ont tous pour fonction de rendre possible la vie du sujet ». Une deuxième partie choisit quelques problématiques et dispositifs – sous les plumes de Dominique Mazéas, Christine Anzieu-Premmereur, Magali Ravit, Gilles Amado et Dominique Lhuilier – illustrant la diversité des contextes où le concept d’enveloppe psychique s’avère heuristique. La troisième partie ouvre – avec un article de Jean-Pierre Pinel, récemment décédé, sur les enveloppes institutionnelles – les questions répondant à la nécessité d’une « métapsychologie du troisième type » (Kaës, 2015), que Denis Mellier situe de manière à mon avis très pertinente du côté de l’associativité, dont il souligne, en référence aux travaux de René Roussillon (2009) qu’ « elle est devenue une caractéristique de l’extension de la psychanalyse ».

Mellier cherche ainsi à faire apparaître un « socle commun » permettant d’envisager le très large et mouvant éventail des formes de souffrances qui se manifestent dans la vie des individus, des familles, des groupes, des institutions, des sociétés, des cultures …

Je retrouve certains de mes propres interrogations sous sa plume, lorsqu’il se demande ce « qui fait que certaines souffrances non contenues peuvent trouver successivement ou simultanément différentes formes pathologiques ? Le « soi » d’un sujet peut-il se comprendre comme un agrégat de différentes parties qui réagissent différemment à ces détresses archaïques et qui changent suivant une nouvelle configuration ? ».

D’autres questions viennent évidemment à l’esprit.

Mellier centre son propos, à la suite notamment de Kaës, sur « le maillage très étroit entre corporéité et intersubjectivité », résultant d’un double étayage sur le soma et l’autre – assimilé au socius. Ce dualisme théorique originel ne laisse-t-il pas dans l’ombre un fond commun, non-différencié, informe, auquel, dans la lignée des travaux de Winnicott, repris entre autres par Jacques Press, il me semble important d’accorder une place centrale en tant que telle dans nos réflexions. Ce fond est en effet d’une part ce qui introduit un élargissement de la perspective au vivant terrien dans ses interactions avec les éléments du « système-Terre ». Le situer soit du côté du corporel, soit du côté de l’intersubjectivité, lui ôte l’essentiel de sa pertinence ontologique. Et, d’autre part, méconnaître ce fond, qui à mes yeux alimente tout au long de la vie nos processus de différenciation et de transformations, notamment via les processus transitionnels, risque de nous faire confondre le non-différencié « porteur de vie » avec les zones de confusion  liées aux défenses par dé-différenciation liées à l’échec de certains processus de différenciation (Matot, 2022). La psychanalyse transitionnelle que Didier Anzieu appelait de ses vœux implique une telle distinction.

Parmi d’autres questionnements, deux points me semblent également mériter une attention particulière.

D’une part, l’idée que chaque différenciation suffisamment réussie construit un dedans et un dehors mais également des fonctionnements transitionnels, ni-dedans-ni-dehors. Il me semble intéressant d’envisager ces processus comme relevant toujours d’une co-émergence, et à ce propos, un grand absent dans les références  des auteurs qui ont contribué à l’ouvrage est Gilbert Simondon. Dans ses travaux sur les processus d’individuation, celui-ci insiste non seulement sur l’idée d’une co-émergence de l’individu et de son environnement à partir de ce qu’il appelle le « pré-individuel » (qui me semble relever de la même idée que l’informe winnicottien)- mais également, concernant l’émergence du « transidividuel » – qui peut être assimilé au groupal – il insiste sur l’idée que ce second niveau implique non pas l’individu différencié mais justement le « pré-individuel ».

D’autre part, outre l’associativité, une dimension intéressante des fonctions d’enveloppe me semble être celle de la stabilité, que Mellier évoque à plusieurs reprises. Là encore, les travaux de Simondon, et ses références à la physique au-delà des états d’équilibre sont utiles. En effet, les équilibres du vivant impliquent les concepts de métastabilité et de saturation. Et c’est là que le pluriel des enveloppes intervient : la stabilité du vivant ne peut me semble-t-il se concevoir que comme un processus dynamique entre différentes positions métastables du fait de l’accroissement du désordre au fil du temps, des phénomènes de saturation qui résultent de la répétition, et de la prise en compte de la complexité.

Ce livre nous offre donc une lecture riche et stimulante, dont on peut espérer qu’au-delà d’un renouvellement des réflexions des cercles psychanalytiques, elle contribue à ouvrir des espaces propices à des travaux pluridisciplinaires incluant des psychanalystes.

 

NB : pour des notes complémentaires, mais également l’ébauche d’un débat avec Denis Mellier et d’autres collègues intéressés, rendez-vous sur Psy.Kanal

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9ème Colloque externe Jean Laplanche
Samedi 7 octobre 2023

28.06.2023

Inscriptions clôturées

La Société Belge de Psychanalyse organise son
neuvième colloque externe en hommage
à l’œuvre de Jean LAPLANCHE (1924-2012)

Jean LAPLANCHE


Samedi 7 octobre 2023, Kortenberg

Pourquoi Laplanche aujourd’hui ?
De la théorie à la clinique actuelle

9eme Colloque externe Jean Laplanche – Programme

Selon la tradition de nos colloques externes, qui consiste à discuter de l’œuvre d’un analyste reconnu pour sa contribution à la psychanalyse contemporaine, nous avons choisi de mettre en lumière celle de Jean Laplanche.

Jean Laplanche est né le 21 juin 1924 à Paris et est décédé le 6 mai 2012 à Beaune.

Philosophe de formation, psychiatre, psychanalyste et membre fondateur de l’Association Psychanalytique de France, il s’est imposé comme un grand théoricien fidèle aux conceptions freudiennes.

Dans l’histoire de la psychanalyse, son apport principal consiste en la théorie de la séduction généralisée (Nouveaux fondements pour la psychanalyse, 1987). Le Vocabulaire de la psychanalyse, édité en 1967 par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, reste l’un des principaux ouvrages de référence en psychanalyse.

Jean Laplanche s’est consacré à l’enseignement et à la recherche de la psychanalyse. Ses cours sont rassemblés dans les sept volumes des Problématiques (1980 – 2006). Outre ses activités éditoriales aux Presses Universitaires de France et son engagement dans l’institution psychanalytique française et internationale, Jean Laplanche fut le traducteur de nombreux textes de Freud et le directeur scientifique de la traduction française des Œuvres Complètes de Freud (OCFP) aux PUF.

Lors du colloque, quelques grands thèmes de son œuvre seront abordés, comme le sexuel élargi en psychanalyse, la théorie de la séduction généralisée, les fantasmes, le décentrement psychique, le transfert en plein versus le transfert en creux.

Dans les ateliers, les analystes de la Société Belge de Psychanalyse présenteront leur clinique en lien avec les thèmes principaux de Laplanche et de ses successeurs.

Dr Marc Hebbrecht, Président
Dr Katy Bogliatto, Secrétaire scientifique

 

 PROGRAMME
Les traductions en néerlandais des exposés seront projetés sur écran.

9h00-9h30 : Introduction à l’œuvre, Dr Marc Hebbrecht, Président SBP.

9h30-10h00 : « Quand la question de la pulsion déchaine les passions », Mme Marie-France Dispaux-Ducloux, membre titulaire SBP.

Depuis Vie et mort en psychanalyse, Jean Laplanche approfondit la question de la pulsion dans l’œuvre de Freud, chemin faisant, il va aboutir dans les nouveaux fondements pour la psychanalyse à sa théorie de la séduction généralisée, en 1987, suivi de la révolution copernicienne inachevée. Quelques années plus tard, dans son livre Les chaînes d’éros, André Green fait une critique sévère de l’abandon de la force pulsionnelle par Laplanche. S’ensuit un échange passionné entre ces deux grandes figures de la psychanalyse française qui aboutit à une rupture entre les deux hommes… qui ne sera que momentanée. Nous tenterons de cerner l’enjeu de cette opposition pour la théorie et la clinique psychanalytique d’aujourd’hui.

10h00- 10h30 : « ‘Sous la peau’, les traces et l’énigme de la séduction », Dr Claire De Vriendt-Goldman, membre titulaire SBP.

Laplanche, en postulant la situation anthropologique fondamentale de séduction originaire généralisée, a conçu un modèle dans lequel la mère (l’adulte) implante, dès le début, aux frontières psychocorporelles de l’infans, des messages préconscients/conscients qui ont la particularité de receler un élément énigmatique, compromis par son monde sexuel inconscient, refoulé et enclavé. L’enveloppe messagère, spécifique à chaque parent, est imprégnée de l’histoire propre de celui-ci, de ses développements préconscients et de ses modalités de transmission des outils de traduction à l’enfant. Ainsi la psyché de l’infans s’animera non seulement à partir des formes “mytho-symboliques”, ces traces spécifiques héritées des parents et des générations précédentes, et à partir de l’énigme, trace non traduite du sexual maternel. Lors d’une reviviscence de l’expérience, cette inscription première « sous la peau » pourra alors être saisie par l’appareil de traduction afin d’être intégré dans la maille psychique. Deux illustrations cliniques, à la fois chez le bébé et chez l’adulte, pisteront la trace de l’énigme dans la transmission messagère et sa possible transformation dans un environnement traducteur.

10h30-11h00 : Pause-café

11h00-11h30 : « Jean Laplanche, un héritage fécond », Dr Arlette Lecoq, membre titulaire SBP.

La théorie rigoureuse de Jean Laplanche a été suivie de nombreuses ouvertures conceptuelles. Je vous parlerai des développements contemporains de Dominique Scarfone et de Christophe Dejours.

11h30-12h15 : Échange avec la salle, Mme Marie-France Dispaux-Ducloux, Dr Claire De Vriendt-Goldman, Dr Arlette Lecoq. Modérateur : Dr Marc Hebbrecht.

12h15-13h45 : Repas (sur place)

14h00-15h30 : Ateliers

Atelier 1 : « Psychanalyse et travail : du pain sur Laplanche », Animé par Mme Eveline Ego et Mme Géraldine Castiau.

Christophe Dejours, contemporain de Jean Laplanche, a développé la théorie psychanalytique du côté de l’observation du rapport psychique au travail. C’est la théorie de la double centralité. Nous tenterons de développer brièvement les apports de Laplanche à la théorie de Dejours que nous illustrerons par la clinique. Peut-être pourrons-nous aussi tenter de faire des liens avec d’autres approches (postfreudiennes et même post-bioniennes) afin de déployer cette métapsychologie d’une grande actualité.

Atelier 2 : « A l’écoute des messages énigmatiques dans les relations précoces parents-bébés », Animé par Dr Marie-Paule Durieux et Dr Katy Bogliatto.

Dans cet atelier, nous aborderons les différentes manifestations fantasmatiques liées aux questions fondamentales « de l’énigme de l’origine de la vie et du donner la vie » auquel chaque parent est confronté au moment de son accession à la parentalité et leur impact sur le développement psychique du bébé. Nous discuterons à travers deux vignettes cliniques, les notions d’amour primaire, d’attachement et de sexualité de même que les résonnances chez les parents et chez le bébé du possible travail de traduction et d’élaboration.

Atelier 3 : « Fantasmer avec Laplanche », Animé par Mme Jacqueline Godfrind et Mme Blandine Faoro-Kreit.

C’est l’article « Fantasme originaire, fantasme des origines, origine du fantasme » (Jean Laplanche et J.B. Pontalis « Les temps modernes », 1964) qui nous servira d’appui pour fantasmer ensemble. Cette promenade au pays du fantasme nous le fait découvrir bien plus insaisissable qu’il n’y parait. L’usage banalisé que nous en faisons occulte bien souvent l’ambiguïté de ce concept dont la définition reste polyvalente. La distinction entre fantasme et réalité est restée pour Freud un objet de recherche sur lequel il n’a cessé de revenir. Interrogation qui est toujours sollicitée dans la clinique actuelle du traumatisme. Qu’est-ce donc que le fantasme ? Quelles sont ses origines ? A quoi sert – il ? Peut-on vivre sans fantasmes ? … Autant de questions que nous essaierons d’approcher dans la clinique à travers des vignettes cliniques.

Atelier Néerlandophone 4 – Nederlandstalige workshop 4 :  Verwarrende verleidingWorkshop geleid door/Animé par Dr Marc Hebbrecht et Dr Grete Waelbers.

Laplanche laat ons zien dat Freud niet de vader verantwoordelijk acht voor het binnenbrengen van de seksualiteit in het kind.  Vooral de moeder (naast andere verzorgsters) wekt lustvolle ervaringen o.a. tijdens de verzorging waarbij de erogene zones van het kind worden geprikkeld. Moeder implanteert onbewust gevoelens en sensaties die met haar seksuele geschiedenis te maken hebben. Haar lichamelijke omgang met het kind is doordrongen van seksuele betekenis. Het kind kan nog niet vatten wat al op heel jonge leeftijd seksueel wordt doorgegeven. Het raakt hierdoor in verwarring en voelt zich geplaatst voor een raadsel. Deze raadselachtige verwarring wordt pas later betekenisvol en zal mede bepalen hoe aan de eigen lichamelijkheid en seksualiteit gestalte wordt gegeven.

In deze (Nederlandstalige) workshop, vertrekken we van een droom waarover de groep verder kan associëren. Na de groepsbespreking wordt ingegaan op de casus van een analyse. De deelnemers kunnen eigen gedachten en ervaringen inbrengen. De inleiders zullen o.a. de link maken met de theorieën van Laplanche.

Atelier Bilingue Francophone et Néerlandophone 5 – Tweetalig Frans en Nederlandstalige workshop 5: Het enigma van de seksualiteitWorkshop geleid door/Animé par Mme Trui Missinne, Mme Martine Lambrechts et Prof. Dr Rudi Vermote.

Tegen de achtergrond van de lezingen op de studiedag over het werk van Laplanche, benaderen we het enigma van de seksualiteit. De hulpeloosheid van de baby die van in de baarmoeder al tekens van seksuele excitatie vertoont. De drijfveer van de soort die ons overstijgt en terugwerpt. Een noodzakelijke on(be)grijpbare verleiding in de handelingen, blikken en woorden van de omgeving, moeder.  Moeder: holding, containing – gevaarlijk? Vader: bevrijder of verstoorder? Het zijn maar enkele vragen.

We benaderen het enigma van de seksualiteit via de ‘psychoanalytische methode’. We vertrekken van een droom die Martine brengt zonder de achtergrond te kennen. Hoe is het ‘infantiele seksuele’ aanwezig? We associëren als groep en zien wat er intuïtief naar voor komt. Om de ervaring van het enigma en de band met Lapanche te versterken werken we bij voorkeur vanuit een gemengde groep qua moedertaal: Vlaams-Nederlands, Frans, Nederlands.

Nous abordons l’énigme de la sexualité avec en arrière fond les conférences de l’avant midi sur l’œuvre de Laplanche. L’impuissance du bébé qui montre déjà des signes d’excitation sexuelle in utéro. La pulsion de l’espèce, qui transcende pour toujours la compréhension. Puis la tentation nécessaire et énigmatique dans les actions, les regards et les paroles de l’environnement, de la mère.  La mère : holding, containment – dangereuse ? Le père : libérateur ou perturbateur ? Ce ne sont là que quelques questions.

Nous abordons l’énigme de la sexualité par la ‘méthode psychanalytique’. Nous partons d’un rêve que Martine apporte sans en connaître le contexte. En quoi la ‘sexualité infantile’ se présente-elle à nous ? Nous associons librement en tant que groupe et voyons ce qui émerge intuitivement. Pour renforcer l’expérience de l’énigme et le lien avec Laplanche, nous préférons travailler à partir d’un groupe mixte en termes de langue maternelle : néerlandais-flamand, français, néerlandais.

15h45-16h00 : Quelques mots pour conclure, Dr Katy Bogliatto, Secrétaire scientifique SBP et Clôture de la journée, Dr Marc Hebbrecht, Président de la SBP. 

Drink et au revoir.

Inscription en ligne sur psychanalyse.be
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Prix repas inclus :

  • Avant le 01.09.2023 :   80,00€ (*)
  • Avant le 01.10.2023 :   90,00€ (**)
  • Après le 01.10.2023 : 100,00€ (**)
  • Étudiants : 40,00€ (***)

(*) Après le 20 septembre, le montant de 10€, représentant les frais administratifs, sera soustrait du remboursement.
(**) Après le 1er octobre, aucun remboursement sera octroyé.
(***) Aucun remboursement ne sera octroyé.

Accréditation pour les médecins est demandée

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Nieuwsbrief Maart 2023

23.06.2023

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Bulletin d’information Mars 2023

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La vérité ou une belle histoire

25.04.2023

Jonas craignait que son talent pour raconter des histoires ne l’empêche d’accéder à la vérité. Regardons à travers ce récit comment l’accès aux sources, à la vérité, ne peut être possible sans un détour par le langage, par la fiction, par l’art, et surtout par la rencontre avec l’autre. Tous ces éléments, aussi imparfaits qu’ils sont riches, teinteront l’objet perdu de leurs propres couleurs tout en permettant sa mise en lumière. L’article interroge la tiercéité du langage et de la narration, étant à la fois les lieux de la rencontre et de la créativité, permettant l’émergence des objets, ou leur travestissement. La forme particulière de présence-absence de l’analyste jouera un rôle essentiel dans la réussite de ce processus. Enfin, l’article interroge la possibilité d’un tel processus hors d’un lieu réel commun, dans le cadre de séances à distance.

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Le verbe infra-verbal

À travers le récit d’un atelier d’écriture mené dans une institution psychiatrique avec des patients schizophrènes, l’auteur questionne le travail de création poétique en lien avec les processus primaires et le travail onirique du Moi inconscient. Une question centrale de l’article est : quelle place peuvent prendre les mots dans la symbolisation primaire, alors qu’ils sont en général le propre de la symbolisation secondaire ?

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Tchaïkovski, passions mélancoliques

20.03.2023

Le thème de la passion traverse de nombreux opéras. Ceux de Tchaïkovski en révèlent avec force la dimension mélancolique.

Dans La dame de pique, opéra présenté du 11 au 29 septembre 2022 au au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, Hermann est épris de Lisa, fiancée à un homme riche, alors que lui-même est désargenté.

La grand-mère de Lisa, du temps de sa vie parisienne, était surnommée « la Vénus moscovite », en raison de sa grande beauté. Joueuse, elle perd sa fortune, puis la regagne grâce à une combinaison de cartes gagnantes – le trois, le sept et l’as – qui lui est révélée par un admirateur en échange d’un rendez-vous galant.  Elle révèle ensuite cette combinaison à deux hommes, mais un spectre lui prédit que le troisième à qui elle la donnerait causerait sa perte.

Hermann, apprenant l’histoire, veut obtenir la combinaison pour être en mesure d’épouser Lisa, qui l’aime. Il s’introduit chez la grand-mère, celle-ci meurt sans révéler son secret, mais son fantôme vient lui révéler la combinaison en lui demandant de sauver Lisa. Celle-ci conjure Hermann de ne pas tenter la chance au jeu. Hermann, obnubilé par la combinaison, la repousse, et elle se jette dans le canal.

A la table de jeu, Hermann gagne d’abord avec le trois, puis le sept. Mais, à la place de l’as, la troisième carte qui sort est la dame de pique. Hermann se suicide. La passion du jeu, omnipotente, éclipse la passion amoureuse, et en révèle la nature profonde, destructrice : celle que Bleger (1967) situera comme symbiose, en deçà du lien objectal, dans son analyse du roman de Christiane Rochefort, « le repos du guerrier ». Le personnage masculin du roman est, comme Hermann, un joueur passionnel.

 

Evgeni Onegin, également présenté au Théâtre de la Monnaie (29 janvier-12 février 2023), dans une mise en scène sombre et dépouillée, offre à la musique du compositeur et aux voix un espace d’une pureté qui leur donne une forte résonnance.

Deux sœurs adolescentes, Tatiana et Olga, rêvent d’amour ; pour leur mère et leur vieille nourrice, leur chant éveille la nostalgie des espoirs d’une jeunesse disparue dans la désillusion du mariage … « l’habitude, ce don de Dieu, de bonheur souvent nous tient lieu » …

L’apparition d’un beau visiteur, Onegin, frappe Tatiana, l’aînée, d’un coup de foudre : elle ne résiste pas à lui écrire un message ardent, qu’il repousse avec une froide mais élégante politesse : « quel que soit l’amour que j’aie pour vous, en m’habituant je cesserais d’aimer ». Olga, la cadette, est promise à Lenski, familier de la maison depuis l’enfance, qui leur a présenté son ami Onegin. Leur lien amoureux se situe dans la continuité de leur amitié d’enfants.

Onegin est un homme jeune encore mais déjà aigri, il ne supporte pas l’idée d’un couple, pas plus qu’il ne supporte la vue de ce dont son désenchantement le prive, le lien amoureux, que d’autres, naïvement, connaissent : lors d’un bal, il décide de séduire Olga. Celle-ci s’amuse de ce jeu, pour elle sans conséquence, mais Lenski, poète qui reste dans les idéalisations enfantines, ne le supporte pas, et provoque Onegin en duel. Dans une belle scène, les anciens amis constatent l’absurdité de ce duel, mais ne peuvent y renoncer. L’un parce qu’il ne peut sortir du monde parfait de l’enfance. L’autre parce qu’il ne peut supporter d’en avoir été chassé sans avoir pu le transformer.

Onegin tue Lenski.

Deux ans plus tard, il retrouve Tatiana à un bal … mariée à un vieux prince. Onegin est envahi par le désir de la posséder … cependant, il est trop tard désormais pour Tatiana.

La mise en scène ne comporte que deux éléments : un fond de scène obscur, dont l’éclairage laisse imaginer, à de rares moments, un ciel de sombres nuages. Ce fond obscur qui se maintient sans interruption tout au long de l’opéra, indifférent au jour et à la nuit, à l’espoir et au désespoir, contribue au lourd climat mélancolique.  Il enserre les six personnages dans son intemporalité de silence aveugle, les maintient  dans l’étau d’une omniprésence impénétrable et mortifère. Peut-être figure-t-il ainsi une histoire commune de premiers liens marqués par l’enfermement dans une solitude absolue et sans espoir : Onegin a accompagné, sans amour, l’agonie d’un vieil oncle dont il devait hériter : « quel ennui de devoir rester là, jour et nuit, au chevet d’un malade sans pouvoir jamais s’éloigner d’un pas » ; qu’est-ce donc qui l’y obligeait ? Ses parents ne lui avaient-ils rien laissé ? Lenski a passé sa jeunesse dans la maison de Tatiana et Olga : « Sous votre toit, comme un beau rêve, les années de mon enfance ont passé ! Ici j’ai goûté pour la première fois les joies d’un sentiment pur et radieux ! » ;  n’y avait-il donc rien qui le retenait dans sa propre maison familiale ?

L’autre élément est un grand plateau tournant sur lequel se déplacent les protagonistes, au fil des tableaux du premier acte. Il représente la dimension de répétition dont cherchent à se dégager les deux sœurs, face au désenchantement des mères, et le poids d’un passé qui, de manières différentes, pèse sur Lenski et Onegin.

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