Doll Face

Andy Huang, 2003

25/10/2020

Court métrage d’octobre 2020 sélectionné par le comité de l’IPA dans la culture

Court métrage d'Andy Huang

Lu, vu, entendu

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Le court-métrage primé d’Andy Huang est un savant mélange de musique et d’animation numériques, et de formes graphiques et robotiques, non sans allusions au cinéma et à la littérature : l’oeil brisé de la poupée rappelle le “Chien Andalou” de Bunuel, et ses appendices métalliques tremblant se débattent comme des pattes d’insecte de Kafka. Implanté sur un corps métallique en mouvement, le visage de la poupée, qui se réveille parmi les ombres et qui tente désespérément de s’animer et de saisir un monde confus à l’écran, ressuscite la fascination, le rêve et le cauchemar séculaires de la quête de l’homme pour transformer l’inanimé en animé. Piégé par sa propre technologie, le visage réanimé sur un corps filiforme en métal finit par se briser au fur et à mesure que le monde à l’écran s’éteint. Le message de Huang suscite des questions déconcertantes sur le pouvoir des images dans notre monde contemporain et le risque de construire des identités fictives et plaquées, et des modèles de télévision mannequin qui ne font que simuler des affects et des émotions. Notre technologie de communication de plus en plus sophistiquée va-t-elle créer un monde qui dérive vers la ruine au lieu de déployer la splendeur annoncée?

Sélectionné et commenté par Paola Golinelli, Bologne