N°70 – Ne croire en rien, croire en tout.

5,00

Catégorie :

Résumé

La thèse de l’auteur est que le citoyen démocratique qui a « exilé dieu » s’invente de nouvelles immortalités symboliques à travers des voies spirituelles hybrides et un bricolage des liaisons entre religion, société et politique. Cette résurgence néo-religieuse s’exprime dans des pensées syncrétiques qui mélangent croyance, souci de soi, idéologie du bien-être, utopie de la perfection et projet de transformation du monde. Dans ce ré-enchantement du monde, le religieux surgit à l’interface de la quête de sens individuelle, des conditions quotidiennes et l’espace sociopolitique plus large. La « pensée de l’extrême » s’accompagne souvent, sur un plan psychologique, de sentiments mixtes d’impuissance et d’invulnérabilité qui entraînent des angoisses parfois profondes. L’émergence de cette « pensée de l’extrême » se fait au confluent de trois ordres inter-reliés de phénomènes qui caractérisent les sociétés contemporaines : 1. l’existence massive des « idéologies de la haine » qui structurent les politiques des États et qui s’infiltrent dans la pensée des personnes individuelles ; 2. La montée de l’agencement sécuritaire du nouvel ordre politique mondial qui prend la forme tantôt de l’état d’exception tantôt du camp ; 3. La réponse symétrique que les « parfaits croyants » – personnes radicalisées, fanatisées – apportent à la violence que nous déployons nous-mêmes contre eux. La genèse des nouvelles formes de psychopathologie doit être envisagée sur ce triple horizon.