Mal à penser, mal à être Troubles instrumentaux et pathologie narcissique

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Dans son livre, agrémenté par la préface de M.L. Verdier-Gibello, Danielle Flagey nous fait bien passer son expérience clinique longue et variée de pédopsychiatre et de psychanalyste. Elle décrit le chemin qu’elle a parcouru pour arriver à intégrer différentes notions théoriques non comme étant exclusives l’une de l’autre mais bien complémentaires. Pour tout clinicien du domaine de la psychiatrie infantile, son approche est extrêmement parlante. La manière si fine et si différenciée, sans aucun dogmatisme, avec laquelle elle appréhende toutes les situations qu’elle nous décrit dans son livre m’a, à la fois, fait associer sur des situations cliniques personnelles mais aussi sur le désir de faire lire son livre, véritable outil de transmission, à d’autres professionnels que je côtoie.

Le livre de Danielle Flagey est aussi un véritable réquisitoire. Elle fait l’hypothèse que les professionnels ont beaucoup de difficultés à penser « la considérable variabilité des qualités fonctionnelles du cerveau humain », et ceci souvent pour des raisons idéologiques. Elle fait le constat que les troubles instrumentaux des enfants et les échecs scolaires qui en découlent sont insuffisamment pris en compte par leur entourage alors qu’ils relèvent d’un véritable problème de santé publique. Danielle Flagey insiste sur la nécessité absolue d’une approche multidisciplinaire de cette problématique et elle s’insurge contre les clivages institutionnels qui empêchent de penser l’enfant dans sa globalité.

C’est ainsi que tout au long des différents chapitres, elle développe les origines complexes et entremêlées des troubles instrumentaux et leurs conséquences sur le fonctionnement psychique. Danielle Flagey différencie les troubles instrumentaux et les troubles d’apprentissage, ceux-ci étant la conséquence de ceux-là dans le cadre de l’apprentissage scolaire. Elle insiste sur la composante narcissique primaire et secondaire de ces troubles en revenant sur l’importance fondamentale de tous les facteurs qui permettent au sujet de développer son sentiment d’identité et d’individualité. Elle insiste aussi sur les perturbations des fonctions de représentation que présentent ces enfants et leurs difficultés à gérer les excitations d’origine interne et externe, en tentant toujours de comprendre les origines de ces difficultés comme étant multifactorielles.   Deux notions que Danielle Flagey nomme « pensée floue » et « faux-self cognitif » apportent une contribution clinique originale à la compréhension du fonctionnement psychique de ces jeunes patients.

L’auteur décrit la nécessité d’adapter les apprentissages scolaires au développement propre de l’enfant et comment ceux-ci peuvent renforcer ou mettre à mal le narcissisme de l’individu et engendrer toute une série de symptômes apparents tels que les défenses maniaques pour lutter contre les sentiments d’impuissance, les troubles du comportement, voire la psychopathie, les états dépressifs, les replis phobiques et le cortège des réactions négatives de l’entourage.  Elle est, elle-même, convaincue de l’existence de liens complexes entre le développement perceptivo-moteur et cognitif du sujet et le « choix » des défenses psychiques que celui-ci va utiliser.

Avant de proposer toute thérapeutique, Danielle Flagey insiste sur l’importance de poser un diagnostic fin et nuancé sous-tendu par une approche interdisciplinaire coordonnée. Elle pense que les traitements doivent, aussi, se faire par une approche multidisciplinaire (rééducations psychopédagogiques, thérapies psychomotrices, psychothérapies individuelles et/ou institutionnelles et/ou familiales). Ceux-ci ont pour but de restaurer le narcissisme et le plaisir de fonctionner chez l’enfant tout en construisant avec lui un contenant psychique qui permettra à sa pensée de se structurer et de s’organiser. L’originalité du livre de Danielle Flagey réside également dans le chapitre sur le travail avec la famille où elle développe la nécessité d’aider celle-ci à comprendre et élaborer tous les cercles vicieux psychopathologiques qui se sont installés autour de la problématique de l’enfant. L’auteur pense qu’il est important que le traitement de ces situations cliniques, aux facettes multiples, soient coordonnées par un référent. Ce référent joue un rôle essentiel tant pour la mise en place et le suivi des mesures thérapeutiques interdisciplinaires que pour la gestion des entretiens familiaux. Son engagement dans tout le processus thérapeutique contribue considérablement, d’après l’expérience de Danielle Flagey, à l’amélioration des troubles de l’enfant.

Ce livre, plein de finesses et de nuances, rythmé par de nombreux exemples cliniques et sous-tendu par l’articulation permanente de la pensée psychanalytique avec d’autres modèles théoriques, m’est apparu comme un ouvrage de synthèse et un précieux outil de travail.

Dans son livre, agrémenté par la préface de M.L. Verdier-Gibello, Danielle Flagey nous fait bien passer son expérience clinique longue et variée de pédopsychiatre et de psychanalyste. Elle décrit le chemin qu’elle a parcouru pour arriver à intégrer différentes notions théoriques non comme étant exclusives l’une de l’autre mais bien complémentaires. Pour tout clinicien du domaine de la psychiatrie infantile, son approche est extrêmement parlante. La manière si fine et si différenciée, sans aucun dogmatisme, avec laquelle elle appréhende toutes les situations qu’elle nous décrit dans son livre m’a, à la fois, fait associer sur des situations cliniques personnelles mais aussi sur le désir de faire lire son livre, véritable outil de transmission, à d’autres professionnels que je côtoie.

Le livre de Danielle Flagey est aussi un véritable réquisitoire. Elle fait l’hypothèse que les professionnels ont beaucoup de difficultés à penser « la considérable variabilité des qualités fonctionnelles du cerveau humain », et ceci souvent pour des raisons idéologiques. Elle fait le constat que les troubles instrumentaux des enfants et les échecs scolaires qui en découlent sont insuffisamment pris en compte par leur entourage alors qu’ils relèvent d’un véritable problème de santé publique. Danielle Flagey insiste sur la nécessité absolue d’une approche multidisciplinaire de cette problématique et elle s’insurge contre les clivages institutionnels qui empêchent de penser l’enfant dans sa globalité.

C’est ainsi que tout au long des différents chapitres, elle développe les origines complexes et entremêlées des troubles instrumentaux et leurs conséquences sur le fonctionnement psychique. Danielle Flagey différencie les troubles instrumentaux et les troubles d’apprentissage, ceux-ci étant la conséquence de ceux-là dans le cadre de l’apprentissage scolaire. Elle insiste sur la composante narcissique primaire et secondaire de ces troubles en revenant sur l’importance fondamentale de tous les facteurs qui permettent au sujet de développer son sentiment d’identité et d’individualité. Elle insiste aussi sur les perturbations des fonctions de représentation que présentent ces enfants et leurs difficultés à gérer les excitations d’origine interne et externe, en tentant toujours de comprendre les origines de ces difficultés comme étant multifactorielles.   Deux notions que Danielle Flagey nomme « pensée floue » et « faux-self cognitif » apportent une contribution clinique originale à la compréhension du fonctionnement psychique de ces jeunes patients.

L’auteur décrit la nécessité d’adapter les apprentissages scolaires au développement propre de l’enfant et comment ceux-ci peuvent renforcer ou mettre à mal le narcissisme de l’individu et engendrer toute une série de symptômes apparents tels que les défenses maniaques pour lutter contre les sentiments d’impuissance, les troubles du comportement, voire la psychopathie, les états dépressifs, les replis phobiques et le cortège des réactions négatives de l’entourage.  Elle est, elle-même, convaincue de l’existence de liens complexes entre le développement perceptivo-moteur et cognitif du sujet et le « choix » des défenses psychiques que celui-ci va utiliser.

Avant de proposer toute thérapeutique, Danielle Flagey insiste sur l’importance de poser un diagnostic fin et nuancé sous-tendu par une approche interdisciplinaire coordonnée. Elle pense que les traitements doivent, aussi, se faire par une approche multidisciplinaire (rééducations psychopédagogiques, thérapies psychomotrices, psychothérapies individuelles et/ou institutionnelles et/ou familiales). Ceux-ci ont pour but de restaurer le narcissisme et le plaisir de fonctionner chez l’enfant tout en construisant avec lui un contenant psychique qui permettra à sa pensée de se structurer et de s’organiser. L’originalité du livre de Danielle Flagey réside également dans le chapitre sur le travail avec la famille où elle développe la nécessité d’aider celle-ci à comprendre et élaborer tous les cercles vicieux psychopathologiques qui se sont installés autour de la problématique de l’enfant. L’auteur pense qu’il est important que le traitement de ces situations cliniques, aux facettes multiples, soient coordonnées par un référent. Ce référent joue un rôle essentiel tant pour la mise en place et le suivi des mesures thérapeutiques interdisciplinaires que pour la gestion des entretiens familiaux. Son engagement dans tout le processus thérapeutique contribue considérablement, d’après l’expérience de Danielle Flagey, à l’amélioration des troubles de l’enfant.

Ce livre, plein de finesses et de nuances, rythmé par de nombreux exemples cliniques et sous-tendu par l’articulation permanente de la pensée psychanalytique avec d’autres modèles théoriques, m’est apparu comme un ouvrage de synthèse et un précieux outil de travail.

danielle Flagey

Eres, enfances et psy

2002