Au-delà du confinement, plaidoyer pour une certaine lacune
Jean-Paul Matot
Le confinement, aujourd’hui tant vanté, vient de confins, « emprunté (v. 1308) au latin confinium, substantif… [qui] …signifiait une “limite commune à des champs, à des territoires”, d’où, par métonymie, “voisinage” et, au figuré, “état intermédiaire”. Le mot désigne proprement une partie de terres situées à l’extrémité, à la frontière : il a pris par extension le sens de “bout, espace éloigné” et a repris au latin le sens figuré de “passage intermédiaire entre deux situations” et de “point extrême” (XVIIe s.)… Confiner, d’abord écrit confinner au sens ancien d’”enfermer” (v.1225-1230), réalise l’idée voisine de “forcer (qqn) à rester dans un espace limité” (1447)… La forme pronominale “se confiner”, d’abord employée pour “être proche par la parenté” (1466), correspond ensuite à “se limiter à un espace restreint” avec des emplois figurés … Confinement … est devenu le nom d’action de confiner. Il participe surtout de l’idée d’ « enfermement », d’abord dans le contexte pénal de l’emprisonnement (1579), puis dans celui de l’isolement d’un captif (XIXe s.). De nos jours, il indique surtout le fait d’enfermer et d’être enfermé dans certaines limites, concrètes ou, surtout, abstraites » (Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française). […]