Argument :
De façon générale, lorsqu’un psychanalyste parle de patients schizophrènes, plus généralement psychotiques, il rapporte les rares situations où ces patients ont accepté d’entrer dans la relation thérapeutique d’un traitement analytique. Le but de cette journée sera quelque peu différent : il s’agira de décrire en termes psychanalytiques la relation thérapeutique du patient schizophrène avec ses thérapeutes, qu’ils soient psychanalystes ou psychiatres, soignants ou institution. De ce fait, les situations cliniques qui seront décrites se rapprochent de celles du parcours soignant de tout patient schizophrène, depuis le début de ses soins, souvent en hospitalisation, et parfois contre son gré, jusqu’au moment où, deux ou trois décennies plus tard, il semble en mesure de mener son existence à sa façon, probablement différente de celle de la majorité, mais en tout cas suffisamment détachée du soin psychiatrique et psychothérapique. Envisagée sous cet angle, cette longue trajectoire thérapeutique semble correspondre à trois étapes distinctes, que nous examinerons successivement : l’étape de l’interposition objectale, l’étape érotomaniaque, et l’étape de l’interrogation sur l’objet de l’objet. Chacune de ces étapes sera émaillée d’exemples cliniques et, de chacune, nous essayerons de tirer quelques éclaircissements sur la théorie psychanalytique elle-même.
Avec la participation de :
Dr Vassilis Kapsambelis Psychiatre, psychanalyste, membre titulaire de la Société Psychanalytique de Paris, directeur de la Revue Française de Psychanalyse.
Derniers ouvrages parus : « Le schizophrène en mal d’objet » (PUF 2020), « Manuel de psychiatrie clinique et psychopathologique de l’adulte » (3ème édition, PUF, 2018)
Liuba Rakova-Carron doctorante au laboratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse, à l’Institut de Psychologie de Paris, psychologue au Centre Evelyne et Jean Kestemberg et à l’Institut Marcel Rivière et chargée de travaux dirigés en psychologie à l’Université de Paris.