Le DSM remis en question ! Une belle éclaircie dans le ciel sombre de la Santé Mentale en Belgique !

05.03.2020

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Le DSM remis en question !

Une belle éclaircie dans le ciel sombre de la Santé Mentale en Belgique !

La Société Belge de Psychanalyse se réjouit de la remise en question par le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), de l’utilisation du DSM et du CIM, comme outils de référence pour le diagnostic et la planification du traitement des personnes en souffrance psychique.

Ces outils de « classification », nous dit le CSS[i], « ne permettent pas de comprendre les symptômes ni de connaître les besoins de prise en charge ou le pronostic », et à eux d’ajouter « qu’il est plus utile de comprendre la combinaison de facteurs causant et maintenant des symptômes chez un patient que d’identifier une catégorie ».

Le CSS remet ainsi au centre de la préoccupation de tout praticien en Santé Mentale, la singularité de la souffrance psychique de chaque humain et chaque patient, l’importance du sens de ses symptômes et de l’impact éventuel de son environnement. En cela, nous ne pouvons que nous réjouir de cette prise de position.

Les outils tels que le DSM, ont été utilisés pendant longtemps dans l’intention de donner aux troubles mentaux une place scientifiquement similaire à celle d’autres troubles et de permettre ainsi une politique gestionnaire et financière équivalente.

Entre-temps, les études ont montré les effets néfastes de l’utilisation du DSM dans le domaine des soins en santé mentale.

Avec la décision du CSS de remettre en question cette utilisation, nous revenons à la nécessité d’une approche de la souffrance humaine dans toute sa complexité et privilégiant le processus individualisé plutôt que l’approche protocolaire.

En effet, l’accompagnement de la souffrance psychique demande une position bienveillante et un cadre adéquat permettant son expression libre sans crainte de jugement. Il sollicite aussi, chez le praticien, une écoute bien outillée théoriquement et une capacité interne à accueillir toute souffrance mentale.

C’est notamment ainsi que la SBP conçoit la formation analytique qu’elle dispense

Nous devons continuer à nous mobiliser pour défendre cet espace de pensée individualisé indispensable à un accompagnement de qualité. Le système actuel des soins de santé mentale en Belgique est encore infiltré de toutes parts par cette ancienne vision, hyper protocolée, mettant les patients et leurs réels besoins au second plan, et les praticiens dans un dilemme éthique, partagés entre les prescriptions administratives qui leur sont imposées et leur souci professionnel de bien accompagner leurs patients. Les lobbys en faveur d’une psychologie et psychiatrie entrant dans cet ancien esprit managérial ne vont sans doute pas rester sans réaction. Mais la prise de position du CSS est une belle éclaircie encourageante dans ce ciel encore sombre.

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