Notes de lecture

Alsteens, André

1988-04-01

Notes de lecture

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Le titre m'a accroché. La passion de l'être n'est-elle pas, pour suivre Masud Khan dans ce qu'il dit de la mise en place du cadre analytique, au coeur même de notre action ? Et la folie de savoir, dont on sait qu'elle est péril essentiel de toute "vocation analytique", ne concerne-t-elle pas chacun d'entre nous ?

Fort de cette double interpellation, me voilà en face d'un ouvrage centré sur le problème de la formation au métier d'analyste et des institutions qui y président. La bibliographie proposée a éveillé mon intérêt pour cette lecture. La présence de Lacan, souvent associé à Freud, ne surprend en rien ; par contre, l'ouverture vers les "anglo-saxons" dont témoigne d'emblée le sous-titre de l'ouvrage apporte un air frais appréciable.

Ce texte affirme avec force la priorité à donner à ce que vit le patient (Mac Dougall) ; c'est lui en quelque sorte l'arbitre. Le danger d'un savoir qui remplace l'écoute est souvent épinglé, mais plus d'une fois cependant, les remarques faites à ce propos ne correspondent guère à l'expérience qui est la nôtre. Peut-être sommes-nous par tempérament d'emblée plus sensible à l'importance de cette écoute et moins attentif au "savoir" qu'à l'expérience affective. De même, la vigilance souhaitable à l'égard de l'institutionnalisation de la formation ne s'oppose en rien, à nos yeux, à l'incontournable nécessité de la présence du tiers dans toute formation.

Plein d'idées, de questions, de citations aussi, et même si son unité en souffre parfois, l'ouvrage suscite et relance une réflexion nécessaire en s'intéressant à des auteurs moins connus, surtout d'un public français.

Je renverrai tout particulièrement aux chapitres sur le travail de l'analyste entre rêve et réalité et sur l'indispensable nécessité d'apprendre du patient. Par contre, la Postface (Guyomard et Vanier) m'est apparue moins directement dans le ton de l'ouvrage.