Notes de lecture

Delaunoy, Jacques

1990-10-01

Notes de lecture

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Contrairement aux apparences, ceci n'est pas un livre qui permettrait au lecteur profane, sous une forme condensée, d'aborder les points principaux concernant le complexe de castration.

Quand on connaît la richesse de pensée de l'auteur, sa rigueur, on doit prendre ce petit livre comme un long article où A. Green, une fois de plus, parcourt la métapsychologie freudienne, sa genèse, son originalité, ses conséquences, sans concéder aux facilités d'un exposé systématique ni didactique.

Dans un premier temps, il développe la spécificité de la démarche analytique face à la castration envisagée sous les angles biochimique, médical et anthropologique. Les questions de terminologie, notamment par rapport au complexe d'Oedipe, sont précisées. Mais pour suivre ce chapitre, il faudra être très familier de l'oeuvre freudienne, les considérations passant sans cesse d'un article à un livre, d'une date à une autre.

Par la suite, et après des remarques sur la méthodologie analytique comparée aux autres approches du psychisme, remarques qui méritent à elles seules le détour, l'auteur passe en revue les travaux de M. Klein, ceux de Roiphe et Galeson sur l'observation de l'enfant, et ceux de J. Lacan, sans jamais abandonner son esprit critique voire polémique.

Vu les rapports particuliers entre complexes de castration et développement psychosexuel de la femme, un chapitre leur est entièrement consacré.

Loin d'être un petit ouvrage de synthèse, ce Que Sais-Je prend place dans le foisonnement des idées d'A. Green et ouvre à d'autres interrogations dont l'avenir sera seul juge.

Si l'on souhaite un exposé plus classique, on se reportera à la monographie de la revue française de psychanalyse.

A. Le Guen et R. Perron mettent en évidence tous les textes freudiens concernant le thème, alors que J. Cournut analyse la mise en place conceptuelle du complexe de castration dans l'oeuvre de Freud.

Deux articles écrits par C. Chiland et M. Cournut – Janin traitent plus particulièrement du rapport castration-féminité.

A la lecture du texte de J. Leuba paru dans la revue française en 1948, on mesure le chemin parcouru. Son travail porte sur mère phallique et mère castratrice.

Plus près de nous, les développements contemporains sont abordés par J. Kristeva pour la castration symbolique, B. Lechevalier pour les travaux kleiniens et post-kleiniens et par H. Kohut pour castration et théorie du self.

Cette monographie complète utilement le travail d'A. Green, les deux lectures permettant de rassembler et de synthétiser les idées ayant trait au sujet.