Des terroristes au nom du Jihâd ! Et pourquoi pas une fonction β au service d‘éléments bêta ?

Berdj Papazian

01/04/2016

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Résumé

La montée des fondamentalismes et des attaques terroristes islamistes donne en ce moment de la fièvre au monde occidental. Une hypothèse strictement psychanalytique pourrait rendre compte d’une partie de ce phénomène socio-politique. L’auteur s’appuie sur les théories du premier Bion pour cerner le fonctionnement psychique des jeunes radicalisés qui rejoignent le Jihâd. Quelque soit leur extraction sociale, ces recrues se caractérisent peu ou prou par un trouble identitaire narcissique. W. R. Bion nomme les impressions sensorielles qui ne sont pas intégrées «éléments bêta» et «écran-bêta» l’accumulation de ces émotions brutes qui ne cherchent pas qu’à s’évacuer mais aussi à se lier. L’«écran-bêta» génère tantôt une hallucinose, tantôt une confusion mentale, toutes deux défensives d’angoisses d’annihilation. C’est surtout dans ce deuxième cas que leur évacuation par identification projective pathologique échoue même à soulager les sujets dont l’esprit sature d’éléments bêta. Une idéologie sectaire de type Etat Islamique peut offrir une solution attrayante à ses états confusionnels sous forme de contenant d’écrans-bêta, quitte à attiser des passions identitaires. C’est la fonction β proposée par l’auteur, une fonction de liaison rassemblant des appareils psychiques gouvernés par la déliaison. Contrairement à la fonction α, la fonction β ressortit au fonctionnement de groupe et sert la pulsion de destruction.